Dans l'histoire de Marie et de Joseph qui est de la descendance de David?
Les deux, Marie et Joseph, sont considérés comme descendants de David dans la tradition catholique, bien que les Évangiles et les écrits patristiques mettent l'accent sur Joseph de manière plus explicite, tandis que la descendance de Marie est affirmée par la tradition et des inférences scripturaires. Cette double lignée assure que Jésus, en tant que Fils de David, accomplit les prophéties messianiques (comme dans 2 Samuel 7:12-16 et Isaïe 11:1). Examinons cela plus en détail.
L'Évangile selon saint Matthieu trace explicitement la généalogie de Joseph jusqu'au roi David, en le présentant comme le lien légal et adoptif par lequel Jésus est "fils de David". Matthieu commence par : « Généalogie de Jésus Christ, fils de David, fils d'Abraham » (Mt 1:1), et liste les générations depuis Abraham, passant par David et Salomon, jusqu'à Joseph, "l'époux de Marie, dont est né Jésus, appelé Christ" (Mt 1:16). Saint Augustin, dans ses sermons, souligne cette lignée paternelle pour affirmer que le Christ est le "Fils de David" par succession légitime, même sans génération biologique de Joseph. De même, saint Jean Chrysostome explique que Matthieu, en suivant la coutume juive qui ne traçait pas les généalogies féminines, a choisi celle de Joseph pour démontrer l'origine davidique de la Sainte Famille, Joseph étant de la maison de David.
Cette généalogie suit la ligne royale de Salomon (fils de David), ce qui renforce la légitimité messianique de Jésus en tant qu'héritier du trône davidique.
Bien que les Évangiles ne donnent pas une généalogie directe de Marie, la tradition catholique, soutenue par les Pères de l'Église, l'affirme comme descendante de David, souvent par la ligne de Nathan (un autre fils de David). L'Évangile de Luc, qui trace une généalogie différente aboutissant à "Joseph, dit fils d'Héli" (Lc 3:23), est interprété par certains comme celle de Marie, bien que la tradition patristique ne l'adopte pas unanimement et préfère y voir une lignée de Joseph via un mariage léviratique ou une adoption. Cependant, l'Encyclopédie catholique note que les Pères de l'Église, comme saint Justin Martyr, saint Ignace d'Antioche, saint Irénée et saint Jean Damascène, maintiennent unanimement la descendance davidique de Marie, inférée des Écritures (comme Rm 1:3 et 2 Tm 2:8) et de la tradition orale. Saint Thomas d'Aquin, citant saint Augustin et saint Jérôme, explique que Marie appartenait à la tribu de Juda et à la maison de David, ce qui justifiait son mariage avec Joseph (un parent) selon la loi mosaïque (Nb 36:6-12), et explique pourquoi ils s'inscrivent ensemble à Bethléem (Lc 2:4). Saint Jean Chrysostome ajoute que Joseph, "juste", n'aurait pas épousé une femme d'une autre lignée, confirmant ainsi l'origine davidique de Marie par l'Annonciation : l'ange Gabriel s'adresse à une vierge fiancée à un homme "de la maison de David" (Lc 1:27).
Cette vue est renforcée par le fait que Jésus est appelé "fils de David" par la chair (Rm 1:3), et comme Marie est sa Mère biologique, sa descendance est nécessaire pour accomplir cela sans impliquer Joseph biologiquement.
Il existe un débat historique sur l'interprétation de la généalogie lucanienne : certains Pères (comme Origène ou Africanus) la voient comme celle de Joseph via Nathan, résolvant les divergences avec Matthieu par des mariages léviratiques ou des homonymies (par exemple, deux Zorobabel différents). D'autres, plus tardivement (dès le XVe siècle), l'attribuent à Marie, mais cela n'est pas dominant dans la patristique. Quoi qu'il en soit, la doctrine catholique est claire : les deux époux sont de la maison de David, assurant la double légitimité royale et sacerdotale de Jésus (bien que la lignée lévitique d'Élisabeth, cousine de Marie, pose des questions mineures résolues par des unions intertribales possibles). Les sources récentes, comme l'Encyclopédie catholique, privilégient l'harmonisation des Évangiles sans nier la tradition mariale.
En résumé, Joseph est le descendant davidique explicite par la loi paternelle, tandis que Marie l'est par la tradition et la nécessité théologique, formant ensemble la Sainte Famille comme accomplissement des promesses divines.