L'Avent
L'Avent est une saison liturgique fondamentale de l'Église catholique, qui marque le début de l'année liturgique dans les Églises occidentales. Elle invite les fidèles à se préparer spirituellement à la célébration de la Nativité du Seigneur à Noël, tout en méditant sur la venue première du Christ dans l'histoire, sa présence actuelle par la grâce et les sacrements, et son retour glorieux à la fin des temps comme Juge. Cette période, riche en symbolisme et en appels à l'espérance, dure généralement quatre dimanches, du premier dimanche après la fête de saint André (30 novembre) jusqu'à la veille de Noël.
L'Avent commence avec les complies du samedi précédant le premier dimanche qui tombe le plus près de la fête de saint André le 30 novembre, et se termine avant les complies de la Nativité du Seigneur. Selon les normes universelles, il débute aux premières Vêpres (Vêpres I) du dimanche qui tombe le 30 novembre ou le plus proche de cette date, et s'achève avant les premières Vêpres de Noël. La durée peut varier de 21 à 28 jours : le premier dimanche peut être aussi tôt que le 27 novembre (pour 28 jours) ou aussi tard que le 3 décembre (pour 21 jours). Cette saison coïncide souvent avec le début de l'hiver dans l'hémisphère nord, symbolisant un temps de repos et d'attente, comme la semence qui attend la lumière du soleil pour germer.
Le mot « Avent » provient du latin adventus, signifiant « venue » ou « arrivée », et évoque dans l'Antiquité l'arrivée d'un roi ou d'un empereur dans une province, ou la manifestation d'une divinité. Pour les chrétiens, il désigne la venue du Christ : sa première incarnation, sa présence mystérieuse aujourd'hui dans l'Église et les cœurs des croyants, et son retour final en gloire. L'Église exhorte les fidèles à purifier leur âme pour accueillir le Rédempteur, en se préparant à sa venue dans la Communion eucharistique, par la grâce, et au Jugement dernier. Comme l'explique le pape Benoît XVI, l'Avent est un temps d'espérance par excellence, où l'Église devient elle-même espérance pour le monde, en actualisant le mystère de la venue du Seigneur dans la liturgie, comme un « lieu spirituel » où l'on marche déjà vers sa pleine réalisation.
Les lectures bibliques, notamment les chapitres du prophète Isaïe, soulignent l'ingratitude d'Israël et annoncent le Serviteur souffrant, la Passion du Sauveur et la gloire finale, ainsi que le rassemblement des Gentils. Les prières liturgiques, comme les collectes des trois premiers dimanches commençant par « Seigneur, que votre venue nous sauve », expriment un cri d'attente : « Des cieux, que la rosée descende d'en haut, que les nuées pleuvent le Juste ; que la terre s'ouvre et fasse germer le Sauveur. » Saint Paul, dans sa Première Lettre aux Thessaloniciens, invite à se conserver irréprochable pour cette venue, reliant le début et la fin des temps dans l'espérance : « Le Seigneur est proche ! »
La liturgie de l'Avent est marquée par une sobriété joyeuse, sans le Te Deum à l'Office divin ni le Gloria in excelsis à la Messe, bien que l'Alléluia soit conservé. Les vêtements liturgiques sont violets, symboles de pénitence et d'attente ; les diacre et sous-diacre portent des pluviales pliées au lieu de dalmatiques. Les fiançailles et mariages solennels sont interdits jusqu'à l'Épiphanie inclusive. Chaque jour, l'Office et la Messe du dimanche ou du feria sont prioritaires, avec commémoration si nécessaire.
L'Avent encourage la prière vigilante, l'écoute de la Parole de Dieu et la contemplation de la présence du Seigneur dans les événements quotidiens. Comme le note le pape Benoît XVI, il s'agit de pauser dans le silence pour percevoir les signes de l'amour de Dieu, transformant la vie en un « journal intérieur » de sa visite. Dans les Églises orientales, l'Avent est souvent plus explicitement marial, préparant à la Théophanie (Noël-Épiphanie) en centrant l'attention sur la Vierge Marie comme Deipara (Mère de Dieu), avec des hymnes et feasts mariales soulignant les mystères christologiques.
La Vierge Marie occupe une place exemplaire dans la liturgie adventuelle, rappelant les femmes de l'Ancien Testament qui l'ont préfigurée, sa foi et son humilité face au plan de salut. La piété populaire accentue cela par des novenas à l'Immaculée Conception et à Noël, sans en faire un « mois marial » exclusif. Dans les rites orientaux, comme le copte ou le syrien, l'Avent est appelé « Subbara » ou « Annonciation », mettant en lumière le rôle de Marie dans la venue du Sauveur. La liturgie invite à imiter sa promptitude à répondre à Dieu, favorisant une attente active et confiante.
En conclusion, l'Avent est un temps privilégié de conversion et d'espérance, où l'Église nous guide vers le Christ qui vient, nous rendant sensibles à sa présence déjà agissante. Que cette saison nous aide à renouveler notre vigilance spirituelle, en écho au cri final de l'Écriture : « Viens, Seigneur Jésus ! »